J’écris ton nom
Scrogn | 7 mai 2014Avec le printemps (assez frileux cette année), je pensais pouvoir échapper encore quelque temps à l’invasion d’indésirables. Je comptais sur le froid pour maintenir engourdis les parasites et pouvoir m’armer correctement pour la saison chaude, humide, poisseuse de l’été.
Hélas ! Les affreux se sont réveillés, dès les premiers beaux jours aux lueurs faméliques.
C’est ainsi que, coincée avec le Crapulet dans la cuisine, je me suis retrouvée confrontée à une situation, ô combien annuelle et pourtant toujours aussi angoissante : la vue d’une fourmi sur mon plan de travail.
Non pas que je nourrisse un racisme échevelé quant aux insectes, mais les bestioles possédant plus de deux pattes, n’ont pas droit de cité dans mon royaume restreint. Car, après tout, je leur laisse tout le jardin, la rue, le quartier, la ville pour œuvrer. Mais la pièce dans laquelle je trime pour sustenter ma tribu, non.
Bref, je fus exaspérée douloureusement émue d’apercevoir un membre des formicidés trottiner férocement derrière notre cafetière.
Dans le pétrin (je faisais du pain), je murmurais maternellement à notre aîné :
Scrogn : CRAPULET ! Tu me débarrasses de cet insecte ! S’il te plaît et surtout TOUT DE SUITE !
Le Crapulet : Ok ! Je vais la relâcher dans la liberté.
Scrogn : … Si tu veux. Mais fais-le vite. Merci.
Revenant à mon laborieux pétrissage, j’atteignais un état de zénitude en foutant des gros coups de poing dans ma pâte, lorsque je me suis rendue compte que je n’avais perçu aucun bruit de porte ou de fenêtre vers la liberté pour mon insecte ennemi.
Scrogn : Crapulet, la liberté pour une fourmi, c’est où pour toi ?
Le Crapulet : Ben, dans le salon ?
Et paf, tu l’as dans le pif, Éluard.
Moi j’en ai laissé quelques unes dans ma salle de bain avant mon départ, je suis en France jusqu’à fin juin. J’espère qu’à mon retour elles auront migré. Je n’ai jamais réussi à voir d’où elles arrivaient. Pourvu qu’elles aient trouvé un autre lieu ?